Je n’ai pas été moi-même victime de burn-out pendant mes études, mais j’ai connu une amie qui est passée par là et qui a eu beaucoup de mal à s’en sortir car c’est une maladie insidieuse qui s’installe progressivement et dont les premiers signaux peuvent être difficiles à détecter. C’est parce que j’ai vu mon amie se débattre avec son burn-out étudiant que j’ai décidé de t’en parler dans cet article.
Car le burn-out étudiant est une réalité qui est souvent ignorée… Cependant, d’après une étude de 2015 menée par la LMDE, le burn-out touche 1 étudiant sur 5 !37 % se disent anxieux et 30 % sont même en détresse psychologique. Le burn-out étudiant n’est donc pas un mythe 😔
C’est pour cette raison que nous allons voir ensemble ce qu’est un burn-out étudiant afin de le prévenir et de l’éviter. C’est quoi les symptômes ? Comment définir les causes du burn-out ? Comment reprendre sa vie en main ?
Le burn-out étudiant est une maladie psychique et physique très préoccupante. Il ne doit cependant pas être confondu avec la fatigue passagère ni la simple dépression. Le burn-out possède généralement deux phases : ⏩ premièrement, une phase de lutte dans laquelle la personne surpasse ses limites (physiques et mentales) ⏩ deuxièmement, une phase de découragement où elle se sent impuissante face aux événements (goût à rien).
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce sont les étudiants les plus studieux qui sont les plus touchés par le burn-out, notamment dans les filières très compétitives comme la PACES ou les classes prépas.
➡ Au fait, quels les symptômes et les causes du burn-out étudiant ?
Par rapport au stress, le burn-out décuple les symptômes. Si tu veux en savoir plus sur le stress, je te conseille de lire Stress étudiant : causes et solutions pour le gérer.
Le burn-out est un épuisement total : épuisement physique, épuisement émotionnel, épuisement mental et intellectuel. Normalement, le stress dégage deux hormones, l’adrénaline et le cortisol, pour indiquer qu’il y a un danger ou une situation d’urgence. Cependant, en situation de burn-out, le corps est en alerte constante et en situation de stress chronique. Cela a donc pour effet de surproduire ces deux hormones qui deviennent alors responsables du dérèglement psychique et physiologique du corps.
Voici une liste, non exhaustive, des symptômes les plus courants du burn-out étudiant :
Généralement, les symptômes se combinent entre eux et l’on entre dans un cercle vicieux :
L’une des principales causes du burn-out étudiant est le surmenage dû à la combinaison :
On pourrait également ajouter un autre facteur au burn-out étudiant : celui de l’incertitude face à l’avenir. « Faire des études, oui, mais à quoi cela sert-il au juste ? » Ce questionnement se traduit ensuite par un sentiment de perdre son temps, par la peur de ne pas trouver de travail, d’être chômage ou de ne pas réussir sa carrière. Il y a également la peur de l’échec qui entraîne un manque de confiance en soi… qui peut s’avérer fatal. En effet, le problème de l’orientation des étudiants, de leurs aspirations, de ce qu’ils veulent faire dans leur vie est un problème de société qui conduit ensuite aux nombreux burn-out des salariés au sein des entreprises, car beaucoup d’entre eux n’exercent pas la profession adéquate !
La première chose à faire est de prendre en compte sa souffrance et de l’accepter : « oui je suis pas bien ». Puis, une fois le diagnostic posé (par toi-même, pas ton médecin traitant ou un psychiatre), là aussi l’accepter : le refouler ne fera qu’augmenter ton état de burn-out… Cette phase d’acception est importante tout comme la recherche des causes qui t’ont amenées à cet état d’épuisement mental et physique.
Afin de remettre le pied à l’étrier, il est important de commencer doucement en faisant des petits pas. Ce n’est donc pas la peine de s’engager dans de gros changements qui te décourageront si tu n’y arrive pas et qui te feront retomber en burn-out. Mets en place une nouvelle habitude à la fois parmi celles proposées.
Si tu ressens les symptômes du burn-out étudiant, demande de l’aide : soit à un professionnel du corps médical, que ce soit ton généraliste ou un psy (n’oublie pas que chaque université possède des médecins et des psychologues) soit à ta famille ou à tes amis. Va donc vers quelqu’un qui aura une écoute attentive, qui possède une bonne empathie et qui est bienveillant avec toi. Ne t’isole surtout pas !
Tu peux également créer du lien et éviter l’isolement en formant un groupe de travail. De plus, tu feras d’une pierre deux coups puisque cela diminuera aussi ta charge de travail, car vous pourrez partager vos fiches de lectures, vos fiches de révisions, etc. Pour le mettre en place et qu’il soit efficace, inspire-toi de l’article travailler en groupe : le meilleur moyen pour progresser.
Enfin, pense aussi à t’engager dans une cause d’intérêt général, soit au sein d’une association étudiante ou non, soit dans un club de sport, etc. Ainsi, le fait de donner de son temps et d’aider les autres va te permettre de te reconstruire. C’est ce que l’on nomme l’altruisme égoïste (se sentir acteur du changement tout en s’aidant soi-même).
Prends quelques minutes pour répondre à ces trois questions puissantes :
➡ « Pourquoi est-ce que tu te lèves le matin ? »
➡ « Pourquoi est-ce que tu fais ces études ? »
➡ « Qu’est-ce que tu veux faire de ta vie ? »
Si aucune réponse ne te vient à l’esprit, pas de panique mais il est temps d’y réfléchir sérieusement… Tu as sûrement un problème d’orientation comme beaucoup d’étudiants et c’est peut-être ce qui a déclenché ton burn-out étudiant…
Il est important, à tous les âges de la vie, mais, peut-être encore plus au moment de choisir sa carrière, de penser au sens que l’on veut donner à sa vie et au but de ses études. C’est l’une des clefs de la motivation !
🤜 Pour t’aider à débroussailler tes réflexions sur le sens de ton existence et la voie que tu souhaites emprunter, je te recommande la lecture de l’article trouvez un sens à votre vie grâce à l’Ikigaï.
Commence par mettre en place des rituels notamment le matin et le soir. En effet, les habitudes ont un côté rassurant et permettent de bien démarrer la journée et d’aider à l’endormissement. Pour instaurer un rituel matinal, tu peux t’inspirer de l’article les bienfaits d’un réveil matinal ! En ce qui concerne le soir, voici quelques pistes :
Ensuite, améliore ton hygiène de vie : essaye d’adopter le plus possible une alimentation saine et équilibrée ainsi qu’une activité physique régulière pour permettre à ton corps de retrouver de l’énergie. Porte également beaucoup d’attention à l’organisation de ton emploi du temps et à la planification de ton travail afin d’éviter la surcharge de travail à la dernière minute ! Enfin, se donner de petits objectifs atteignables est l’une des 3 actions puissantes pour rester motivé. Lis l’article pour connaître les 2 autres leviers de la motivation !
Pour conclure, le mot-clé contre le burn-out étudiant reste : le lâcher-prise ! Accepte de ne pas tout gérer (donne-toi des priorités et élimine les tâches secondaires ou délégue-les), pardonne-toi de rendre un travail imparfait et reconnais tes limites 😉
Qui parmi vous a déjà été victime de burn-out ou a connu une personne qui a fait un burn-out ? Laisse-moi un commentaire ci-dessous afin de faire part de ton témoignage aux lecteurs de SérénEtudes !
Amandine
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Bonjour,
Merci pour votre article.
Je me suis reconnue ( il y a qques années !) dans certains aspects de la perte de sens, dévalorisation, etc...que vous décrivez.
Je trouve que la vie est dure pour nos jeunes,très anxiogène - Parcoursup, un vrai parcours de combattants... le culte de la performance au détriment des qualités propres à chacun, etc...
Ma fille a frôlé le burn - out dans une école de mode ; elle a perdu toute motivation, après qques mois à accumuler les nuits blanches pour rendre les travaux demandés par les professeurs.
Aujourd'hui elle envisage de se présenter dans une autre école, mais elle est encore très fatiguée pour l'instant.
Bonjour Catherine,
Merci infiniment pour votre témoignage ! Effectivement, je suis entièrement d'accord avec vous sur le fait que le culte de la performance amène angoisse, stress et burn-out chez les étudiants... C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai fait ce blog : permettre aux étudiants de booster leur productivité en travaillant moins mais mieux pour se dégager du temps pour eux !
J'espère de tout 💚 que votre fille reprendra ses études sereinement. Qu'elle n'hésite pas à nous livrer son témoignage si le cœur lui en dit pour aider les autres étudiants comme elle en burn-out.
Je crois que j'attend un certain seuil où le burn out me rattrape ces derniers jours.
Au fond, si je regarde bien, à mon avis il est là depuis 1 an ou 2. Quand j'ai commencé mon master je me suis donnée à fond. Je me souviens que pour le premier semestre, j'avais rendu 3 travaux en essayant de les rendre absolument parfait, j'en revenais pas d'arriver à travailler aussi longtemps, aussi tard, et j'avais l'impression ouais de dépasser mes limites d'être une déesse sur mon boulot quoi, j'adorais ce sur quoi je travaillais en plus. Mais au début du second semestre, mon mental m'a lâché complètement, j'ai passé une sale période sur plusieurs mois où je pouvais rien faire, j'allais plus en cours, j'avais envie de mourir et je culpabilisais à mort auprès de mon fiancé, je lui demandais pardon quand il dormait au cas où je craquerais dans les semaines qui suivaient et le laisserait seul... Ces souvenirs me hantent encore. Il s'est passé plein de trucs après donc c'était peut-être une accumulation... Un décès, je perdais mes cheveux aussi et ça c'était un cercle vicieux où j'obsédais dessus, perdais ma confiance en moi... J'ai réussi à me remettre juste à temps pour passer mes exams et j'ai dû écrire mon mémoire pendant l'été pour passer les jurys de septembre. Encore une fois, l'impression de dépasser mes limites sur une courte période avant le soulagement de pouvoir m'écraser dans le canapé à la fin.
En M2 (cette année) c'était un peu pareil, le semestre 1 s'est bien passé (même si j'avais beaucoup moins d'énergie que l'an d'avant déjà), j'ai craqué au début du semestre 2 (moins fort mais quand même clouée à rien faire pendant un bon mois et demi) et puis j'ai repris l'écriture de mon deuxième mémoire, avec beaucoup plus de difficulté que l'an d'avant mais toujours avec cette impression de dépasser mes limites, de pousser le truc et la satisfaction d'y arriver... Jusqu'à maintenant. Je dois rendre fin aout et là j'y arrive plus. J'avais remarqué que mon énergie et la qualité de mon travail avait baissé progressivement et maintenant je crois que je suis au fond du trou ou pas loin. Je suis pas dépressive, j'ai pas envie de mourir, ça ressemble pas à l'année dernière. Mais je suis incapable d'attaquer mon travail. Ouvrir le dossier de mon mémoire c'est insurmontable. Je parcoure les lignes sans les lire. Il me reste plus grand chose à faire pourtant, je sais ce que je dois écrire pour avoir fini et être débarrassée, mais c'est comme si mon cerveau refusait de me donner accès aux infos, que les mots n'étaient plus que des images sans aucun sens, des gribouillis. Je ne sais pas quoi faire. J'ai contacté mon directeur de mémoire pour lui dire ma situation mais j'ai peur de ce qu'il va me répondre. J'ai peur de rater et d'avoir fait tout ça pour rien. Je veux juste finir mon mémoire, finir mon master et avoir la mention nécessaire pour avancer dans mon projet. Je veux passer le concours du CAPES, dans mon état je pense même prendre un congé sabbatique avant de le faire....... J'en peux plus, vraiment. Si vous avez des conseils, je suis preneuse...
Merci beaucoup pour ton témoignage Cécile.
Vu ta description je pense effectivement que tu es à bout. Prendre une année sabbatique avant de passer ton CAPES est une super idée pour te ressourcer et prendre du recul ! Cela peut devenir ta source de motivation pour te remettre à ton mémoire et le rendre dans les temps. Ce serait dommage de devoir le repousser...mais si vraiment tu n'y arrives plus, il ne faut surtout pas te culpabiliser. C'est ton corps qui te parle, et crois-moi, il faut apprendre à l'écouter pour qu'il ne s'effondre pas.
Bonjour Amandine,
J'ai repris mes études tard, tout en étant maman. J'étais très performante et l'échec n'était pour moi pas une option. J'ai tout géré de front de la L1 à la L3 mais je me suis écroulée quand il a fallu remplir un dossier "passerelle" pour tenter d'entrer à Sciences-Po. Je n'ai jamais eu moins de 14.5/20 de moyenne générale ( M2 inclus ) mais j'ai fini par péter les plombs et par être hospitalisée. Je finis mon cursus dans la douleur ( j'ai choisi l'option recherche et j'ai eu une directrice "fantôme" - à ce jour j'ai rendu mon travail depuis le 5 juin et je n'ai toujours pas de retour = oui , c'est possible ... ) et j'ai hâte de tourner la page. D'étudiante brillante et prometteuse, je suis passé à une personne déprimée, cynique et complètement détruite par le système ,qui m'a broyée .
Bonjour, cet article me parle énormément. Je me reconnais malheureusement dans pas mal de phrases.
Je suis étudiante en kinésithérapie, le prix de mes études représente un coût conséquent. Les études me prennent beaucoup de temps, d’ailleurs je suis très perfectionniste et je me donne toujours corps et âme dans les cours que je dois apprendre ou les travaux à rendre. De plus, j’ai un job étudiant depuis 7 mois qui me prend pas mal de temps en plus de mes études. Ce job me permet de payer mes études avec les aides financières. De plus, je fais beaucoup de sport, environ 4 fois par semaine.
Pendant plusieurs mois, ce rythme ne m’a pas dérangé. J’y ai même pris goût d’une certaine manière. J’avais l’impression que rien ne pouvait m’arrêter même si je sentais bien que « je tirais sur la corde ». Je n’avais plus le temps de voir mes amis ou ma famille tellement j’avais à faire entre toutes mes occupations.
Jusqu’au jour où, j’ai commencé à faire des crise d’angoisse à l’idée d’aller à mon job étudiant. Puis l’idée d’aller à l’école ou de travailler les cours m’étais devenu impossible. J’ai également du arrêter mon sport quotidien. Toutes ces activités me provoquaient des crises d’angoisses, des insomnies, plus d’appétit, j’ai même développé de l’exéma….
Tous ça un peu avant les 2 semaines de vacances de noël. Sachant qu’à la rentrée je serai en stage pour 2 mois (avec beaucoup de temps de trajet de mon domicile et un programme assez intense en plus de mon job étudiant). Je me suis dis à ce moment là que les deux semaines suffiront à récupérer.
Mais me voilà dans ma première semaine de stage et impossible pour moi d’y retourner demain. Je ne me sens plus capable de rien, je suis vidée. Et j’ai honte de ressentir ça, je me sens piégée…
Je vais donc aller voir mon médecin généraliste demain pour voir ce que je peux faire. Je ne me suis pas vue chuter comme ça, j’espère me rétablir au plus vite.
Bonjour Clem,
Ton témoignage est éloquent : on ne sent généralement pas venir le surmenage...
Tu as eu le bon réflexe de consulter ton médecin et j'espère de tout cœur que tu trouveras une solution pour continuer sereinement tes études (si c'est cela que tu souhaite bien sur).
Le sentiment de honte que tu as ressenti est normal car on a l'impression d'être faible, de ne pas assumer... La société et surtout les réseaux sociaux donnent une image fausse : non on ne peut pas assumer et des études, et du sport intensivement et un job en plus sans être fatiguée et toujours de bonne humeur ! Tu as le droit d'avoir des hauts et des bas, de te sentir fatiguée.
Prends soin de toi !